Typologie de l’IA
L’intelligence artificielle peut être catégorisée selon le niveau de complexité, d’autonomie et de généralité des tâches qu’elle est capable d’accomplir. Cette typologie, largement discutée dans la littérature scientifique, permet de distinguer plusieurs stades de développement de l’IA, allant des systèmes spécialisés à des formes hypothétiques d’intelligence générale ou surhumaine.
Cette section propose une clarification conceptuelle entre IA faible, IA forte et superintelligence, en exposant leurs caractéristiques respectives, les critères de différenciation, ainsi que les implications épistémologiques, techniques et éthiques associées à chaque niveau.
IA faible (Narrow AI) et IA forte (AGI)
L’IA faible, ou Narrow AI, désigne des systèmes conçus pour accomplir des tâches spécifiques dans un domaine restreint, sans conscience ni compréhension généralisée. Ces systèmes sont omniprésents dans les technologies actuelles : assistants vocaux, moteurs de recommandation, systèmes de vision par ordinateur, etc. Ils reposent sur des algorithmes optimisés pour un périmètre fonctionnel défini, sans capacité d’adaptation hors du contexte initialement prévu.
À l’inverse, l’IA forte, ou Artificial General Intelligence (AGI), fait référence à des systèmes hypothétiques dotés de capacités cognitives générales, équivalentes – voire supérieures – à celles des êtres humains. Une AGI serait capable de transférer des connaissances entre domaines, de raisonner abstraitement, de planifier de manière autonome et de s’adapter à des environnements nouveaux sans supervision explicite.
Cette sous-section explore les différences fondamentales entre ces deux formes d’IA, en s’appuyant sur les critères de généralisation, de flexibilité cognitive et de conscience artificielle, tout en soulignant les défis scientifiques et techniques associés à la conception d’une AGI.
Superintelligence : potentiel et risques
La superintelligence désigne une forme d’intelligence artificielle dépassant largement les capacités cognitives humaines dans l’ensemble des domaines intellectuels, incluant la créativité scientifique, la résolution de problèmes complexes, la prise de décision stratégique et la compréhension sociale.
Si elle demeure aujourd’hui théorique, la superintelligence soulève des enjeux majeurs en matière de gouvernance technologique, de sécurité algorithmique et d’alignement des valeurs. Les scénarios prospectifs envisagent tant des bénéfices immenses (résolution accélérée de problèmes globaux, optimisation de systèmes économiques, médicaux ou écologiques) que des risques existentiels (perte de contrôle, asymétrie de pouvoir, obsolescence humaine).
Cette sous-section présente les principales hypothèses formulées autour de la superintelligence, ainsi que les cadres de réflexion (notamment issus de la recherche en AI Safety) visant à anticiper, encadrer et sécuriser le développement de formes d’intelligence artificielle surpassant l’intellect humain.